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Dis moi ce que tu manges…Je te dirais qui tu es… Episode VI : Faire peau neuve ou combattre le dr

Dans cet épisode, je vous propose de faire la peau aux modèles culturels, aux schémas préconçus, à toutes ces choses, ces paroles, ces actes qu’ on a vécu vous et moi. Tout ce qui nous a marqué, blessé et a conditionné inconsciemment notre rapport à l’ alimentation.

Ça commence dès le berceau déjà le grand jeu de la culpabilité.  » Il pleure, c’est qu’ il a faim ». Quelle mère n’ a pas entendu cette phrase culpabilisante, remettant en cause ses capacités à assumer son rôle nourricier ?  » Tu es sûre que ton lait est bon? « ,  » tu vas pas ENCORE le mettre au sein ». Eh ben voilà, déjà quelques exemples de phrases qui vont conditionner le rapport à l’ alimentation. Parce qu’en mettant la pression à maman, on fausse déjà la relation avec bébé. Comment quelque chose de simple, intuitif, naturel ( regarder le règne animal, il s en sort super bien) devient source d’ inquiétude, de peur et de culpabilité.

Et là on grandit et on passe à table. On a le droit à l’ avion, la bouchée pour tante Gertrude ( oui, oui je vous vois sourire), parce qu’il faut finir son assiette. Logique on a tous les mêmes envies, les mêmes besoins alors il faut le finir le petit pot! Vous la sentez la pression montée doucement? Alors il y a  » les bons élèves  » qui vont tout finir pour faire plaisir. Et les moins bons qui vont fermer la bouche, jeter l’ assiette par terre. Aïe, et là c’ est le drame. Le moment du repas se transforme en guerre des nerfs. Avec des enjeux tactiques et stratégiques à gogo. On le sent bien là l’enjeu et les émotions latentes : frustration, rejet, dégoût mais aussi plaisir bien sûre tant qu’ il ne s’ agit pas juste de satisfaire l’ entourage.

on passe à la cantine ? C’ est cool la cantine. On mange entre copains et les grands nous lâchent un peu la grappe ( de raisin). Mais bon, il faut quand même tout goûter,même le plat qui a failli te faire vomir la semaine dernière. Bah oui parce qu’ils reviennent les plats, d’ une semaine sur l’autre. Et a moins d’ une crise de sénilité précoce, j’ ai juste envie de vous citer mon fils :  » C’ est bon je vais pas la goûter toutes les semaines ça betterave, j’ aime pas ça, j ‘ aime pas ça ! » ( PS: Si vous invitez mon fils à manger, il aime pas la betterave ).

Voilà comment doucement, insidieusement, l’ alimentation devient un enjeu majeur. On a tous le souvenir d’ un plat qu’ on adorait et heureusement. On a aussi celui du plat qu’ on détestait avec toute une foule de sentiment refoulé à la simple lecture du menu de la semaine.

J’ exagère ? Allez à peine… Ouvrez le coffre à souvenirs. Je suis sûre qu’ on a tous des pépites à partager. Vous pouvez même noter le plat qui vous donnait des montées de stress et une crise d’ urticaire dans les commentaires si vous voulez.

On reste dans les schémas culturels et on regarde au microscope les repas de famille? C’ est génial les repas de famille. On se retrouve tous autour d’ un bon plat. C’ est l’ abondance, la bonne humeur et le plaisir du partage. Y a comme un petit air de Rome antique, bon sauf qu’ on est assis et habillé OUFFF…

 » tu reprendras bien un peu de dessert »,  » Vous allez pas me laisser ça, quand même « ,  » t’ es malade? Tu manges rien? » Allez je vous la fait a minima mais faut pas blesser la maîtresse de maison. Et puis quoi qu’ on fasse,soit on mange trop,soit pas assez…bref on est conditionné au jugement de toute façon…

on passe aux relations entre copines. Oups… les amies qui nous veulent du bien.  » T’ auraispas un peu grossi? Ou maigri? » Peu importe que ça soit dans un sens ou dans l’ autre. Le regard de l’ autre emprunt de jugement entraîne automatiquement une perte d’estime de soi. On est toujours trop ou pas assez. Mais par rapport à qui ? à quoi au final?

Alors on a eu la Renaissance et ses femmes bien en chair. On a eu les années 80 et le règne du 90-60-90. On a eu Karl Lagerfield et ses brindilles et maintenant on a les Kardashian. Tout est affaire d’epoque et de conditionnement. Et si on décidait juste de retourner à l’ essentiel. De s’ écouter. De se respecter et d apprendre ou réapprendre à avoir un rapport sain à notre corps. A suivre nos besoins,nos envies, à nous recentrer et nous aimer plutôt que de nous attacher à ce qu’on a cru, lu, entendu.

peut être qu’il est là le vrai enjeu tout simplement. Etre juste soi, bien, serein dans son corps et dans sa tête.

Alors on fait peau neuve et on tue le dragon?

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